L’influence du mental de l’humain en Mantrailing

Il est impossible de dire pourquoi cette piste, qui semble facile, a été une épreuve pour votre binôme, alors qu’une autre, qui semble bien plus compliquée, s’est très bien passée.

Votre état physique et psychologique est d’une importance capitale dans le travail du chien. Le chien n’a pas besoin de vous regarder pour ressentir vos émotions. Beaucoup le savent : ces derniers sont des éponges à émotions humaines. En effet, pour citer un exemple, il m’est déjà arrivé que mon chien, pourtant couché dans la cuisine alors que je regardais un film, vienne mettre sa tête sur mon genou lors d’un passage triste ou effrayant. Comment savait-il que j’avais besoin de lui ?

Sur la piste, votre chien ressent votre confiance, votre motivation, mais aussi, vos doutes, votre stress et il ne peut gérer, seul, ces émotions négatives. Elles impactent forcement son travail. La longe est le cordon ombilical qui vous lie et vous le nourrissez de vos émotions positives ou négatives.
Si vous n’êtes pas motivé, si vous êtes mal réveillé ou encore fatigué de la veille, que la dispute du matin vous tourmente encore, que vous êtes incapables de vous concentrer sur votre job, ne vous étonnez pas que la piste se passe mal.

On le voit bien lors de la première journée : quand le chien « décroche », on sait que l’humain n’est plus concentré. En revanche, quand, d’un coup, le chien, qui avait du mal à démarrer, part comme un fou, on sait que son humain a compris et veut y arriver. L’instructeur n’a pas besoin que vous lui racontiez votre vie pour savoir si vous allez bien ou non. Il n’a qu’à regarder votre chien !

De plus, on entend souvent que, sur les pistes « avec délai » (les pistes qui sont passées de plusieurs jours), le chien se concentre davantage. En effet, les particules ont eu le temps de s’éparpiller, mais elles ont également diminué en intensité. Mais, et vous ? N’êtes-vous pas, également, plus concentré ? Réussir vous semble impossible, alors que la « lecture » de votre compagnon est bien plus clair : vous avez envie de relever ce challenge. On le sait, tout est possible !

Parfois, il arrive que sur un carrefour, le chien s’engage dans une direction, et que pour vous, d’un coup, le doute arrive : vous essayez de penser à la place de votre chien. 

ERREUR fatale ! Là, votre chien se retourne, commence à tourner, à essayer toutes les possibilités, à revenir vers vous, voire se mette à pleurer ou à aboyer. En effet, là où il était confiant et sûr de lui, vous lui avez transmis votre doute. Ainsi, c’est « l’escalade des émotions », le chien ne gère plus et ne comprend plus. Il faut pourtant repartir avec confiance.

Il arrive aussi que vous soyez agacés par les pipis qu’il renifle ou par le chien qu’il vient de voir à travers le grillage. Mais du calme ! Faites une pause, recentrer vous sur votre job, recentrer vous avec votre chien, respirer et repartez en paix. Le travail n’en sera que meilleur si vous êtes en paix avec votre compagnon.

C’est suite à tout cela que le Mantrailing fait du bien à l’humain. Pendant les pistes, il doit faire abstraction de ses problèmes et « ne faire plus qu’un » avec son chien. Il faut partir avec une motivation à 200 %, avoir une totale confiance et ne jamais s’énerver, même si c’est le dixième pipi reniflé. Il suffit d’être ferme !

Le travail de l’humain derrière son chien, hormis « lire » et comprendre son chien, est de rester le plus neutre dans ses émotions négatives. 

La gestion des émotions est primordiale dans le Mantrailing.